L'Art d'Aimer
By Ovide
- Release Date: 2016-05-27
- Genre: Essays
A la fois drôle et sérieux, découvrez l’un des plus vieux textes érotiques existants
L´Art d´Aimer est une œuvre en vers écrite à Rome vers l´an 1 de notre ère. Elle demeure un des textes érotiques parmi les plus célèbres au monde. Le poète Ovide s´adresse à nous comme à des élèves, garçons et filles, auxquels il va enseigner l´art d´aimer et de séduire, d´abord aux hommes dans les deux premiers livres, puis aux femmes dans le dernier. À partir de conseils pratiques, il prodigue à ses « élèves » une éducation étonnamment moderne. Vous voulez savoir ce qu´il faut faire, dire, ce qu´il ne faut surtout ni faire, ni dire, connaître le bon moment pour agir… Ovide y répond !
Facétieux, ce qu´il apprend aux hommes, il le révèle aux femmes et les met en garde contre les stratégies masculines… qu´il leur a inculquées ! Œuvre parodique, l´Art d´Aimer connaît un grand succès auprès de ses contemporains qui y voient une caricature de leurs propres mœurs. L´Art d´Aimer est aussi pour Ovide un moyen d´affirmer ses convictions sur l´amour, vu comme valeur fondamentale, et la liberté des individus sans distinction de sexe. D´une modernité surprenante, il place les amants sur un plan d´égalité et affirme qu´il dépend du talent de l´homme ou de la femme de susciter l´amour et d´en entretenir la flamme.
Après 2 000 ans de succès ininterrompu, c´est pour vous le moment de découvrir l´Art d´Aimer. En bonus, vous trouverez Ars Amatoria, le texte intégral en latin, après la version française. Latinistes de tous poils, à vos Gaffiot !
Un classique célèbre et indémodable !
EXTRAIT
L’amour est de nature peu traitable ; souvent même il me résiste ; mais c’est un enfant ; cet âge est souple et facile à diriger. Chiron éleva le jeune Achille aux sons de la lyre, et, par cet art paisible, dompta son naturel sauvage : celui qui tant de fois fit trembler ses ennemis, qui tant de fois effraya même ses compagnons d’armes, on le vit, dit-on, craintif devant un faible vieillard et docile à la voix de son maître, tendre au châtiment des mains dont Hector devait sentir le poids. Chiron fut le précepteur du fils de Pélée ; moi je suis celui de l’amour ; tous deux enfants redoutables, tous deux fils d’une déesse. Mais on soumet au joug le front du fier taureau ; le coursier généreux broie en vain sous sa dent le frein qui l’asservit : moi aussi, je réduirai l’Amour, bien que son arc blesse mon cœur, et qu’il secoue sur moi sa torche enflammée. Plus ses traits sont aigus, plus ses feux sont brillants, plus ils m’excitent à venger mes blessures. Je ne chercherai point, Phébus, à faire croire que je tiens de toi l’art que j’enseigne : ce n’est point le chant des oiseaux qui me l’a révélé ; Clio et ses sœurs ne me sont point apparues, comme à Hésiode, lorsqu’il paissait son troupeau dans les vallons d’Accra. L’expérience est mon guide ; obéissez au poète qui possède à fond son sujet. La vérité préside à mes chants ; toi, mère des amours, seconde mes efforts !