Les fumées de l'encens

Lorsque François Sicard est brusquement appelé au chevet de Gina Valaurie qu’il n’a pas revue depuis de longues années, c’est toute sa jeunesse endormie qui s’éveille. Il se rend dans la clinique où son amie d’autrefois a été transportée à la suite d’un accident. Elle va être opérée par Lucien Morillon, qui fut son mari et qu’elle abandonna pour Théo Saint-Didier. Lucien a été jadis mêlé à leurs aventures juvéniles, comme un témoin lucide, attentif et détaché. Il semble que le destin l’ait ramené parmi eux au moment où ils vont de nouveau s’affronter. A la vérité, c’est Gina qui l’a fait prévenir. Que craignait-elle ? De quel secours avait-elle besoin ? Quel pressentiment l’éclairait ? Sous les yeux de François, les événements se succèdent sur un rythme rapide, haletant, jusqu’à la mort de Gina. Lucien Morillon a-t-il tué la femme qui l’avait quitté ? Non. Le forfait dont il est l’auteur est bien pire qu’un meurtre et entraînera la déchéance morale du chirurgien, que François Sicard retrouvera dans un misérable hôtel de Marseille. Au cours d’une scène bouleversante, apparaîtra la vérité profonde des âmes, si bien que François, qui s’était voulu témoin impassible, puis justicier, se sentira étrangement solidaire de son ami déchu.